« Je pense notamment à la nécessité pour l’école publique d’assurer à tous les enfants du Québec une formation générale humaniste solide et affranchie de toutes contraintes extérieures pour qu’elle puisse être le meilleur outil de l’émancipation véritable des enfants de familles dépourvues. Ce qui est loin d’être le cas à l’heure actuelle, étant donné les orientations utilitaristes données par la Réforme/Renouveau à une école qui est en voie de devenir une manufacture de main-d’œuvre à force de ne faire faire aux enfants que des apprentissages de savoir-agir, ce qui est la définition des « maudites » compétences. »

« Ce qu’il faut développer aujourd’hui chez les enfants de toutes les couches de la société, ce sont les valeurs associées au processus de scolarisation, notamment le goût et les moyens d’apprendre tout au long de la vie. Cela n’est pas encore acquis. »

« Au premier rang des mesures que je propose pour « démarchandiser » l’école s’impose la nécessité de cesser de subventionner les écoles privées et d’amorcer leur intégration au système public où elles seraient subventionnées comme les autres et deviendraient publiques de ce fait. »

« De plus, comme en Finlande, il n’y aurait pas d’évaluations chiffrées pouvant aboutir à un classement, à une hiérarchisation avant la 7e année. Cela aurait pour effet de soulager les élèves d’une contrainte et d’un stress inutiles. L’accent étant mis sur l’évaluation normative (que je préfère appeler tout simplement « pédagogique » par opposition à « administrative ») non chiffrée, chaque élève, moins tenté de se comparer aux autres, pourrait se concentrer sur l’état de sa propre démarche. »

Professeur émérite en éducation de l'Université Laval.