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Économie Nos mythologies économiques
Éloi Laurent 2016  → BANQ
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« Aux États-Unis, les milliardaires les moins scrupuleux (comme les frères Koch, qui possèdent aujourd’hui un véritable empire industriel) se sont faits un devoir de propager par tous les moyens le mythe de la libre concurrence tout en bénéficiant pour leur plus grand profit de centaines de millions de dollars d’exonérations d’impôts qui ne sont rien d’autre que des subventions publiques payées par les contribuables aux propriétaires de capital. Le « modèle économique » de ces « entrepreneurs » consiste à se spécialiser dans la captation des subventions publiques. »

« C’est ce qui explique qu’aujourd’hui, aux États-Unis, 2 % de croissance du PIB se traduisent dans les faits par une décroissance du revenu pour 90 % de la population : entre l’accroissement du PIB et les revenus effectivement distribués à la très grande majorité des Américains s’interposent les « fuites » du pouvoir de la finance, de l’inégalité salaire-profit et de l’accaparement des richesses par les individus parvenus, à l’aide de moyens largement publics, au sommet de l’échelle des revenus. »

« Est-il socialement utile, par exemple, que les collectivités locales françaises cofinancent des stades de football dont les bénéfices reviennent très largement à des clubs privés, alors même que la baisse de leurs dotations les empêche d’investir dans des infrastructures de développement humain ô combien nécessaires, comme les crèches ou les universités ? »

« Enfin, il est frappant de constater que ceux-là mêmes qui souhaitent que les principes de gestion privée s’appliquent à la puissance publique lui refusent le bon sens économique qui veut qu’elle possède un actif en face de son passif. Or les actifs de la puissance publique sont, en France notamment, substantiels (l’Insee évalue le patrimoine des seules administrations publiques à 550 milliards d’euros), et il est tout simplement absurde d’en faire abstraction pour dénoncer la « faillite » d’un État jugé à la seule aune de sa dette, comme on ne le ferait pour aucune entreprise. D’autant plus que, dans sa dimension sociale, la dette publique correspond à des actifs qui ont pour nom l’éducation, la santé ou le logement. Mais la rhétorique de la « crise de l’État » a ses raisons idéologiques. »


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Économiste à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), professeur à Sciences Po et à l’Université de Stanford.


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