« ... comment les Blancs, qui représentent 16,6 % de la population mondiale, vivent-ils le fait de dominer les non-Blancs, à la fois au sein de leurs sociétés respectives et comme une constante dans les relations internationales ? »

« Dans les années 1940, deux psychologues, Kenneth et Mamie Clark, ont ainsi inventé le « test de la poupée » pour démontrer l’aliénation terrible subie par les enfants noirs américains dès le plus jeune âge. Ces deux scientifiques ont montré des poupées identiques en tout point – sauf que certaines étaient blanches et d’autres noires – à des petits enfants âgés de trois à sept ans. On leur demandait : quelle est la poupée la plus belle ? La plus méchante ? La plus gentille ? La plus laide ? On ne sera pas surpris d’apprendre qu’ils mettaient tout ce qui était positif dans les poupées blanches ; tandis que les poupées noires étaient laides et méchantes. Cette expérience a été reproduite devant caméra plusieurs fois, y compris très récemment, et le verdict reste inchangé : les enfants, noirs ou blancs, sont toujours une majorité à trouver mille fois plus de qualités aux poupées blanches qu’aux noires. »

« J’aimerais redire ici que la pensée blanche est un filtre idéologique qui a été imposé à tous par une histoire racontée par une minorité cupide et dans son intérêt. Mais – et c’est là que les choses deviennent plus subtiles – avec la complicité, plus ou moins passive, plus ou moins hésitante, d’une majorité de ceux qui en bénéficient. Car, de même que les hommes bénéficient de la domination mâle depuis des siècles, qu’ils la contestent ou pas, les Blancs ont bénéficié et bénéficient encore de l’infériorisation systématique des non-Blancs.  »

« C’est aussi cela qu’il faut comprendre : le racisme est un leurre ; il brise les solidarités, pour que certains puissent nous exploiter tous, quelle que soit notre couleur. Car dans ce système les Blancs aussi sont exploités ; on leur propose un ennemi, le non-Blanc, pour éviter qu’ils ne se tournent vers ceux qui les exploitent réellement. « Le sage montre la lune et l’imbécile regarde le doigt. »  »