Réflexions fort éclairante du philosophe autour de la globalisation, des inégalités et de la mutation climatique : où allons-nous ?

« L'hypothèse est qu'on ne comprend rien aux positions politiques depuis cinquante ans, si l'on ne donne pas une place centrale à la question du climat et à sa dénégation. »

« Les Gilets jaunes sont des migrants de l’intérieur quittés par leur pays ! »

« Mais alors tout est ouvert, il faudrait vivre dehors, sans protection aucune, ballotté par tous les vents, mélangé à tout le monde, se battre pour tout, ne plus avoir de garantie, se déplacer sans cesse, perdre toute identité, tout confort ? Qui peut vivre ainsi ? » Personne, c’est vrai. Ni un oiseau, ni une cellule, ni un migrant, ni un capitaliste...
Ne croyez pas une seconde ceux qui prêchent l’appel du grand large, la « prise de risque », l’abandon de toutes les protections et qui continuent à désigner du doigt l’horizon infini de la modernisation pour tous ; ces bons apôtres ne prennent de risques que si leur confort est garanti.
Au lieu d’écouter ce qu’ils disent par-devant, regardez plutôt ce qu’ils ont dans le dos : vous y verrez briller le parachute doré, soigneusement plié, qui les assure contre tous les aléas de l’existence...
Au contraire, elles en auraient tiré deux conséquences qui aboutissent aujourd’hui à l’élection d’Ubu roi à la Maison-Blanche : “ Premièrement, oui, il va falloir payer cher ce retournement, mais les pots cassés ce sont les autres qui vont les payer, certainement pas nous ; et deuxièmement cette vérité de moins en moins discutable du Nouveau Régime Climatique, nous allons en nier jusqu’à l’existence. ” »

Sociologue, anthropologue et philosophe des sciences, professeur à Sciences-Po Paris, il a écrit de nombreux ouvrages et articles sur l’anthropologie du monde moderne.