« Entre 1880 et 1900, la mortalité cancéreuse par 100 000 habitants semble avoir doublé dans la plupart des pays, comme le Royaume-Uni, l'Autriche, l'Italie, la Norvège et la Prusse. En Angleterre, considérée comme le berceau de la révolution industrielle, le nombre des décès attribués au cancer est passé de 2786 en 1840 (soit 177 décès par million d'habitants) à 21 722 en 1884 (713 décès par million d'habitants), d'après un rapport publié en 1896 dans The British Medical Journal, «En l'espace de quarante ans, la virulence du mal a donc quadruplé», résume Pierre Darmon. »

« Le vieillissement de la population n'explique pas pourquoi il y a aux États-Unis cinq fois plus de femmes et d'hommes qui souffrent d'une tumeur au cerveau qu'au Japon ou pourquoi de plus en plus de jeunes gens des pays occidentaux ont un cancer des testicules ou de la thyroïde. Sans parler des cancers infantiles, dont l'augmentation ne peut pas être due à l'allongement de l'espérance de vie ! »

« En clair: la quantité de spermatozoïdes contenue dans un éjaculat a baissé de moitié en moins de cinquante ans! »

« Mais ce qui est incroyable, c'est que le système d'évaluation des pesticides n'a jamais pris en compte le fait que les substances pouvaient interagir ou s'additionner, voire créer de nouvelles molécules. C'est d'autant plus surprenant que les pharmaciens savent depuis des siècles qu'il y a certains médicaments qu'il faut impérativement éviter de prendre ensemble, au risque de s'exposer à de graves effets secondaires. »

Journaliste d'investigation, réalisatrice et écrivaine française. Elle a reçu le prix Albert-Londres en 1995 et le prix norvégien Rachel Carson en 2009, décorée de la Légion d'honneur à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) en 2013, remise par la sociologue Dominique Méda.