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Argument 3 : Les coûts de notre système de santé ont tellement augmenté au cours des dernières années que l'État n'a plus les moyens de les financer.

12 Réponses

12 - Si vous décidez de couper dans vos recettes, vous ne pouvez plus mener le même train de vie, c'est clair. Quand le gouvernement prétend qu'il n'a plus les moyens de financer notre système de santé public, il oublie de mentionner qu'il a au préalable coupé lui-même dans nos recettes. Voici les baisses d'impôts promises au cours de la campagne électorale de 2022 :

2022-08-30 : La Coalition avenir Québec (CAQ) a promis de baisser les taux des deux premiers paliers d’imposition de 1 point de pourcentage à compter de 2023, jusqu’à la fin d’un éventuel deuxième mandat — et à plus long terme, de les réduire de 2,5 points sur 10 ans.
Le Parti libéral du Québec (PLQ) propose quant à lui de les baisser dès le départ de 1,5 point de pourcentage pour les deux premiers paliers, et ce, dès l’année fiscale 2022.
C’est le Parti conservateur du Québec (PCQ) qui offrirait la diminution immédiate la plus importante, alors qu’il propose de baisser les taux des deux premiers paliers de 2 points de pourcentage et de faire passer le montant personnel de base de 16 143 $ à 20 000 $ dès 2022.
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11 - Selon le docteur Réjean Hébert, ancien ministre de la santé, dans les faits, le Québec comparé aux autres provinces canadiennes est plutôt à la traîne en termes de financement de la santé...

2022-04-11 : Même si les ténors de la droite affirment souvent le contraire, le financement public de la santé est loin d’être à la hauteur des provinces et pays auxquels on compare souvent notre performance. Pour rejoindre la moyenne canadienne, le Québec devrait investir un milliard de dollars de plus par année. Et pour que le Canada rejoigne le financement public de la France, par exemple, il lui faudrait injecter 34 milliards de dollars de plus annuellement.
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10 - Si vous décidez de couper dans vos recettes, vous ne pouvez plus mener le même train de vie, c'est clair. Quand le gouvernement prétend qu'il n'a plus les moyens de financer notre système de santé public, il oublie de mentionner qu'il a au préalable coupé lui-même dans nos recettes. Souvenez-vous que le gouvernement actuel (PLQ) s'est fait élire en promettant de baisser les impôts. Qui plus est, si vous visitiez le site Internet d'« Investissement Québec » en 2010 vous pouviez lire ceci :

2010-11-05 : « Au Québec, les taux d'imposition sont parmi les plus bas au Canada et même inférieurs à ceux de la plupart des états américains. […] Au Québec, le taux d'impôt des sociétés s'établit à 29,9 %. Ce taux sera graduellement réduit à 26,9 % en 2012. »

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9 - D'après l'Institut canadien d'information sur la santé, dans un article du Devoir du 29 octobre 2011, le Québec est encore la province canadienne qui dépense le moins en santé par personne, annuellement. Et au Canada, l'augmentation des coûts de santé en 2010 est la plus basse de la décennie.

2010-10-29 : C'est au Québec que l'on dépense le moins au Canada en matière de soins de santé, a souligné l'Institut canadien d'information sur la santé.
Le gouvernement du Québec dépensera, cette année, 5096 $ par habitant pour les soins de santé, alors que l'Alberta et le Manitoba, qui sont les provinces qui dépensent le plus, consacreront respectivement 6266 $ et 6249 $ par habitant.
Les soins de santé [...] représentant, en 2009, en moyenne 39,2 % des dépenses de programme totales. Le Québec a réussi le tour de force de consacrer 33,1 % de son budget à la santé.
Au Canada, [...] si on fait abstraction des effets de l'inflation et de la croissance de la population, les dépenses de santé augmenteront à hauteur de 1,4 % en 2010. Il s'agit du taux de croissance annuel le plus faible en 13 ans...
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8 - Dans leur étude publiée le 13 septembre 2010 intitulée Argumentaire économique pour un régime universel d'assurance-médicaments effectuée pour le compte du Centre canadien de politiques alternatives et de l'Institut de recherche et d'informations socio-économiques, Marc-André Gagnon et Guillaume Hébert en arrive à la conclusion que nos gouvernements économiseraient gros, non pas en privatisant ce qui est étatisé, mais en étatisant davantage le secteur des médicaments.

2010-09-13 : [...] l'implantation rationnelle d'un régime universel d'assurance-médicaments qui couvrirait totalement tous les médicaments d'ordonnance ne ferait pas que rendre l'accès aux médicaments plus équitable au Canada et améliorer les résultats pour la santé : le régime permettrait aussi à tous les Canadiens d'économiser jusqu'à 10,7 milliards de dollars de dépenses en médicaments d'ordonnance. (p.5)
[...] Le coût des médicaments augmente de plus de 10 % par année depuis 1985 et constitue un facteur important de l'augmentation du total des dépenses de santé. (p.6)
[...] La comparaison du Canada avec les autres pays de l'OCDE démontre en fait que le Canada peut être considéré un modèle d'inefficience en matière de politique du médicament :
1-nous payons plus chers par habitant des médicaments dont les coûts augmentent plus rapidement qu'ailleurs,
2-nos régimes publics sont inéquitables puisqu'ils n'offrent pas une couverture convenable à une bonne partie de la population,
3-les maigres retombées industrielles dans le secteur biopharmaceutique sont sans commune mesure aux montants consentis par les Canadiens en privilèges de toutes sortes à l'industrie. (p.76)
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7 - Et l'État n'a plus les moyens... ?

2010-07-15 : Québec n'est pas seulement le premier État en Amérique du Nord à payer pour les traitements de procréation assistée. Il est l'un de ceux qui offriront l'accès le plus étendu au monde. Une largesse étonnante dans le contexte de nos finances publiques.
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6 - Dans un article du Devoir, on apprend que le Québec est la province canadienne qui dépense le moins en santé par personne, annuellement. Le Québec n'étant pas la plus pauvre des provinces, on se serait attendu à davantage...

2008-11-14 : L'ICIS (l'Institut canadien d'information sur la santé) prévoit que les dépenses en soins de santé par personne seront les plus élevées en Alberta, avec 5730 $, et au Manitoba, avec 5555 $. Les dépenses seront les moins élevées au Québec et en Colombie-Britannique, avec respectivement 4653 $ et 5093 $ par habitant.
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5 - Tout est relatif, même l'importance d'une dette. La même dette peut être présentée de façon apocalyptique ou non, tout dépend des intentions de celui qui vous en parle. Voyez ici une autre vision de la dette du Québec dont on nous a peu parlé jusqu'ici, celle d'une étude produite par l'IRIS réalisée par Guillaume Hébert et Jean-François Landry.

2008-02-11 : [...] on sait que l'essentiel de l'augmentation des coûts sur trente ans a eu lieu durant la dernière décennie. Or, les cinq dernières années correspondent à la période durant laquelle les recettes de l'État ont diminué de près de cinq milliards, suite à des baisses d'impôts. En d'autres mots, l'augmentation du pourcentage du budget provincial alloué à la santé s'explique moins par une hausse des coûts en santé (numérateur) que par une baisse des subsides gouvernementaux (dénominateur). (p2)
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4 - Jean-François Landry et Guillaume Hébert en arrivent même, dans leur étude intitulée « Le Québec bénéficierait-il d'une présence accrue du privé en santé ? » réalisée pour le compte d'IRIS, à conclure que ce qui a surtout fait gonfler le coût de notre système de santé est contrôlé exclusivement par l'entreprise privée. Le gouvernement ne fait que payer la facture. La solution viendrait-elle de la nationalisation plutôt que de la privatisation ?

2008-02-11 : [...] ce sont les dépenses privées qui expliquent la plus grande part de la hausse des coûts de santé. Alors que depuis 25 ans, la proportion des coûts associés aux services hospitaliers et aux médecins est en diminution constante, étant passée de 63 % en 1980 à 45 % en 2005, on remarque que les autres dépenses en santé, entre autres les dépenses associées aux médicaments, ont connu une progression importante, passant de 37 % à 55 % en 2005. p3
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3 - Si l'État n'a plus les moyens de financer un système de santé public, comment peut-on s'attendre qu'en organisant un système qui coûtera encore plus cher, les citoyens puissent encore se payer des soins de santé ? Selon Paul Krugman, il ne fait aucun doute, un système public coûte moins cher et donne de meilleurs services.

2007-00-00 : En termes purement économiques, il est clair que le payeur unique est la bonne solution. Avec ses faibles frais administratifs et sa forte capacité à négocier les prix, ce système donne plus de soins à meilleur coût que les autres.
L'Amérique que nous voulons, Paul Krugman, Flammarion, 2007, p. 287

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2 - M. François Béland, dans son Mémoire intitulé « Les dépenses de santé au Québec : une bataille de chiffres », déposé à la commission des affaires sociales, en arrive à des conclusions tout à fait différentes.

2006-03-24 : La part des dépenses gouvernementales en santé sur le PIB s'est maintenue depuis 1981 autour d'une fourchette étroite de 6,4% à 7,4%. Depuis 2000, il y a décrochage des dépenses gouvernementales de santé des dépenses totales [...] attribuable à l'accroissement des dépenses privées, en particulier des dépenses en assurance privée. [...] Les dépenses gouvernementales de santé se sont maintenues dans une fourchette de 30% à 34% des revenus du gouvernement du Québec depuis 30 ans. Les dépenses en services médicaux et hospitaliers ont diminué en proportion des revenus de 24% en 1975-76 à 22% en 2005-06. (p.3)
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1 - Dans son rapport intitulé « Le financement privé des services médicaux et hospitaliers », déposé en 2003, le CSBE, loin de conclure que les coûts de notre système de santé ont augmenté au cours des dernières années, il nous démontre au contraire qu'ils ont diminué si on les compare au PIB ou aux recettes de l'État.

2002-12-18 : Les dépenses gouvernementales en services médicaux et hospitaliers, soit les services couverts par la Loi canadienne sur la santé, ne représentent plus que 4,3 % du PIB en 2001 après avoir compté pour environ 5,3 % du PIB au début des années 80 et 90 p.24
D'environ 30 % des recettes gouvernementales qu'elles étaient en 1981, les dépenses de santé n'en représentent plus que 26 % en 2000.
En 2000, le gouvernement attribue aux services médicaux et hospitaliers 18 % de ses recettes, contre 22 % en 1981. p.25
Pendant les 30 dernières années, malgré les progrès technologiques, le quasi-doublement de la proportion des personnes âgées dans la population et l'importance accrue des maladies chroniques et des incapacités fonctionnelles, les dépenses de santé pour les services couverts par la Loi canadienne sur la santé ont vu leur importance relative diminuer dans le budget du gouvernement du Québec et dans l'économie québécoise. La diminution de près de 1 % du PIB consacré à ces services depuis le début des années 90 représente en 2001 une somme de près de 2 milliards de dollars. p.27
Jusqu'à présent, le gouvernement du Québec n'a pas perdu le contrôle de ses dépenses de santé. Au contraire, il consacre aujourd'hui une part décroissante de ses recettes et dépenses aux services médicaux et hospitaliers par rapport aux années 80. p.28
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