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Argument 4 : Au fond, que je sois assuré par l'assurance-maladie du Québec ou par une assurance privée, ça ne change pas grand-chose. Ce qui compte vraiment, ce sont les services que je reçois bien plus que de savoir qui paiera la facture, du public ou du privé.

8 Réponses

8 - Sauf que... dans le concret, les profits que doit générer le privé auront peut-être un impact sur la qualité des soins que vous recevrez...

2016-04-14 : La British Medical Association, un critique virulent de la privatisation des soins de santé, a constaté des problèmes importants avec la qualité, la sécurité et la continuité des soins dans le secteur chirurgical privé en Angleterre. Les deux tiers des directeurs cliniques interrogés dans trois domaines de spécialité connaissaient des patients qui avaient développé complications consécutives à un traitement dans des cliniques privées et qui ont nécessité une réadmission dans un établissement public hôpitaux — non seulement un problème de sécurité, mais un fardeau financier supplémentaire pour le système public.
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7 - 40 ans après son apparition, les coûts de l'assurance-maladie du Québec sont toujours en deçà de ce qu'une assurance privée coûterait selon 4 professionnels de la santé.

2010-11-10 : Ainsi, au Québec, l'assurance maladie a contribué à maintenir la proportion de notre richesse collective consacrée aux dépenses de santé à un niveau stable, autour de 9 % du PIB. Ce contrôle est impossible dans les systèmes qui ont recours aux assurances privées multiples, comme aux États-Unis, où l'on dépense 14 % du PIB en santé sans qu'il y ait pour autant équité dans l'accès aux soins. Mais nul besoin de se comparer à notre voisin pour voir les effets néfastes de l'assurance privée. En effet, au Québec même, l'explosion du coût des médicaments est liée au fait que l'État a abdiqué une partie de son pouvoir de négociation envers les compagnies pharmaceutiques et s'est privé de revenus importants en mettant en place un système où assurance médicament privée et publique se côtoient.
Simon Turcotte, Médecin résident en chirurgie
Prométhéas Constantinides, Psychiatre
Antoine Boivin, MD, M.Sc., CCFP
Chaire de recherche du Canada en innovations en santé
2010-11-10
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6 - L'exemple américain ?

2010-09-15 : 60 % des faillites personnelles aux États-Unis sont dues au fait que des individus ne réussissent pas à payer la facture de leurs soins de santé, même si les trois quarts d'entre eux détiennent une assurance...
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5 - La privatisation de la santé a eu aussi ses effets pervers en Angleterre, nous apprennent Jean-François Landry et Guillaume Hébert.

2008-02-11 : Au moment où l'avenir du financement de la santé en Angleterre a été jugé préoccupant, il y a quelques années, le gouvernement a introduit le principe d'une compétition entre les hôpitaux, tant du secteur public que du secteur privé. […] C'est dans cette logique que fut introduit le paiement en fonction des résultats. Ce mode de fonctionnement implique que les hôpitaux ne sont plus financés en fonction d'un budget fixe, mais plutôt eu égard au cumulatif des services dispensés. Les hôpitaux se sont alors livrés concurrence pour effectuer le plus d'actes médicaux possible. Ils ont eu tendance à privilégier les services de santé nécessitant plusieurs visites. Certains examens - prises de sang, radiographies, etc. - qui auraient pu être effectués en une seule visite ont été répartis sur plusieurs jours. De cette façon, les patients, forcés de revenir plusieurs fois à l'hôpital, multiplient à chaque visite les revenus de l'établissement. (p.7)
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4 - Même qualité et à moindre coût vous pensez ? Une étude citée par Jean-François Landry et Guillaume Hébert de l'IRIS va carrément dans le sens opposé.

2008-02-11 : La méta-analyse de Vaillancourt-Roseneau et Linder (2003) révèle que, sur 149 études publiées entre 1980 et 2002, 59 % ont conclu à une plus grande qualité des services à but non lucratif, alors que seulement 12 % des études prétendaient observer une plus grande qualité des soins prodigués dans le privé. Même constat favorable au secteur public eu égard aux coûts : 77 % des études concluent à des coûts moins élevés ou équivalents dans le public.
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3 - D'après une étude, « Le Québec bénéficierait-il d'une présence accrue du privé en santé ? », réalisée par Guillaume Hébert et Guillaume Hébert pour le compte de l'IRIS, appliquées dans le domaine de la santé, les lois du marché peuvent avoir un effet fort pernicieux qu'on ne devrait pas sous-estimer. Ne devrait-on pas même remettre en question le fait que le médecin soit payé à l'acte ?

2008-02-11 : De plus, la théorie économique de l'offre et de la demande est difficilement applicable au domaine de la santé. Ce modèle suppose que le fournisseur et le demandeur disposent des mêmes informations; mais dans le cas qui nous intéresse, le fournisseur, en l'occurrence le médecin, est généralement mieux informé que le demandeur, c'est-à-dire le patient. Les médecins ont donc beaucoup de pouvoir pour influencer le type et la quantité des services médicaux auxquels recourent leurs patients.
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2 - Paul Krugman explique ici la principale différence entre l'assurance-maladie gouvernementale et l'assurance-maladie privée :

2007-00-00 : Or, de par son mode de fonctionnement, notre système ( américain, donc privé ) refuse l'assurance à des millions de personnes, ou ne leur propose qu'à un prix inabordable. Simultanément, les Compagnies d'assurances dépensent des sommes considérables pour « tamiser » les clients potentiels et contester les demandes de paiement. Et les fournisseurs de soins, médecins, hôpitaux compris, doivent eux aussi consacrer des sommes énormes aux relations et aux litiges avec les compagnies d'assurances pour se faire payer. Il existe toute une industrie dite du denial management, de la « gestion du déni » : ce sont des sociétés qui aident les médecins à argumenter face aux compagnies d'assurances quand elles refusent de les payer.

Aucun de ces coûts n'existe dans un système d'assurance maladie universel où l'assureur, c'est l'État. Si l'assurance maladie est un droit pour tous, nul besoin de faire un tri pour éliminer les clients à haut risque. Si elle est fournie par une administration publique, nul besoin de batailler pour savoir qui va régler les factures: du moment qu'un acte médical est couvert par l'assurance, l'État le paie. Voilà pourquoi les systèmes d'assurance maladie publics sont beaucoup moins bureaucratiques que les compagnies d'assurances, et ont des frais de gestion très inférieurs.
L'Amérique que nous voulons, Paul Krugman, Flammarion, 2007, p. 268

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1 - En fait, il s'agit de deux mondes différents. L'assureur privé devra s'occuper non seulement de votre santé, mais aussi de la santé financière des actionnaires. Laquelle aura priorité sur l'autre ? La question se pose. L'affaire Vioxx n'est qu'un exemple parmi tant d'autres...

2004-10-06 : Le Vioxx a été retiré du marché en 2004 puisqu'un de ses effets secondaires importants était qu'il multipliait les problèmes cardio-vasculaires et la possibilité de crises cardiaques. Cet épisode a été surnommé «le scandale du Vioxx» puisqu'on a découvert que les preuves d'existence d'effets secondaires existaient depuis plusieurs années, mais elles avaient été camouflées par son fabricant, la firme Merck. Les estimations statistiques fondées sur des essais cliniques suggèrent que des dizaines de milliers de personnes aux États-Unis seraient décédées suite à la consommation de Vioxx (des milliers de Canadiens sont aussi décédés suite à un traitement au Vioxx).
Marc-André Gagnon et Guillaume Hébert, Argumentaire économique pour un régime universel d'assurance-médicaments p.80
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